Points clés
- Nous recommandons de consulter votre centre antipoison lors de l'utilisation de cet antidote.
- Vérifier la glycémie avant d’amorcer le traitement et régulièrement par la suite.
- Les besoins en dextrose seront plus grands si intoxication par bêtabloqueur que par bloqueur des canaux calciques. Les besoins en dextrose pour maintenir une glycémie normale deviendront plus grands à mesure que l'état hémodynamique s'améliorera. Il faudra parfois continuer l’administration de dextrose pendant 24 h ou plus après l’arrêt de l’insuline.
- L’osmolarité finale maximale acceptable des solutions pour perfusion IV continue par voie périphérique étant de 850 mOsm/L, la concentration du soluté dextrosé ne devrait pas dépasser 12,5%. L’installation d’une voie centrale (IV ou IO) est donc à privilégier dès que la situation le permet.
+ Synonymes et autres appellations
- Glucose
- D-glucose
+ Indications
- Traitement de l’hypoglycémie.
- Traitement adjuvant à l’insuline à haute dose afin de maintenir l’euglycémie lors de toxicité cardiovasculaire sévère suivant une intoxication par un bloqueur des canaux calciques ou par un bêtabloqueur.
+ Posologie
+ Dose pédiatrique
- Traitement de l’hypoglycémie : 0,5 g/kg (maximum 25 g/dose) de dextrose IV directe (dextrose à une concentration finale de 25 % [250 mg/mL] ou moins).
- Traitement adjuvant à l’insuline à haute dose afin de maintenir l’euglycémie :
- Dose de charge :
- Lorsque glycémie supérieure ou égale à 22 mmol/L : ne pas administrer de dextrose.
- Lorsque glycémie inférieure à 22 mmol/L : 0,5 g/kg (maximum 25 g/dose) de dextrose IV directe (dextrose à une concentration finale de 25 % [250 mg/mL] ou moins).
- Dose de maintien :
- 0,5 g/kg/h (ou selon glycémie) de dextrose en perfusion IV continue par voie centrale (dextrose à une concentration finale de 25 % [250 mg/mL] ou moins) ou par voie périphérique (dextrose à une concentration finale de 10 % [100 mg/mL] ou moins).
- ATTENTION : Chez le patient hémodynamiquement instable, une glycémie à la baisse devrait être traitée par une augmentation de l’apport en dextrose et non par une diminution de la dose d’insuline.
- Dose de charge :
+ Dose adulte
- Traitement de l’hypoglycémie : 0,5 g/kg (maximum 25 g/dose) de dextrose IV directe (dextrose à une concentration finale de 50 % [500 mg/ml] ou moins).
- Traitement adjuvant à l’insuline à haute dose afin de maintenir l’euglycémie :
- Dose de charge :
- Lorsque glycémie supérieure ou égale à 22 mmol/L : ne pas administrer de dextrose.
- Lorsque glycémie inférieure à 22 mmol/L : 0,5 g/kg (maximum 25 g/dose) de dextrose IV directe (dextrose à une concentration finale de 50 % [500 mg/ml] ou moins).
- Dose de maintien :
- 0,5 g/kg/h (ou selon glycémie) de dextrose en perfusion IV continue par voie centrale (dextrose à une concentration finale de 50 % [500 mg/ml] ou moins) ou par voie périphérique (dextrose à une concentration finale de 10 % [100 mg/ml] ou moins).
- ATTENTION : Chez le patient hémodynamiquement instable, une glycémie à la baisse devrait être traitée par une augmentation de l’apport en dextrose et non par une diminution de la dose d’insuline.
- Dose de charge :
+ Insuffisance rénale
Aucune information ne suggère de modifier la dose pour un usage à court terme.
+ Insuffisance hépatique
Aucune information ne suggère de modifier la dose pour un usage à court terme.
+ Patient hémodialysé
Aucune information ne suggère de modifier la dose pour un usage à court terme.
+ Grossesse
Aucune information ne suggère de modifier la dose pour un usage à court terme.
+ Patient obèse ou avec un surplus de poids
Aucune information ne suggère de modifier la dose pour un usage à court terme.
+ Effets indésirables
- Hyperglycémie, hypokaliémie
- Hyponatrémie (surtout en pédiatrie).
- Phlébite, douleur, irritation veineuse au site d’injection.
- Nécrose tissulaire suivant l’infiltration de tissus mous ou l’injection intra - artérielle accidentelle de dextrose 50 %.
- L’administration inappropriée de doses de charge (IV directe) répétées de dextrose 50 % chez la population pédiatrique a été associée à des convulsions, des hémorragies cérébrales et des comas.
- L’administration de fortes doses de dextrose peut entraîner une hyperglycémie marquée et un syndrome d’hyperosmolarité.
+ Surveillance clinique
- Traitement adjuvant à l’insuline à haute dose afin de maintenir l’euglycémie :
- Glycémie capillaire aux 30 min (maintenir glycémie supérieure à 5,5 mmol/L)
- Kaliémie aux 2 heures (maintenir autour de 3,0 mmol/L)
- Balance liquidienne
- État de conscience
- Symptomatologie neurologique pouvant être la manifestation d'un syndrome d'hyperosmolarité, d'une hyperglycémie ou d'autres potentielles complications associées au traitement (ex. : l’hyponatrémie)
+ Fin du traitement
- S’il faut arrêter brusquement la perfusion du dextrose concentré, il est recommandé d’administrer une solution de D5E ou D10E afin d’éviter l’hypoglycémie et de sevrer progressivement.
- Lors du traitement adjuvant à l’insuline à haute dose afin de maintenir l’euglycémie, il faudra parfois continuer l’administration de dextrose pendant 24 h ou plus après l’arrêt de l’insuline.
+ Particularités reliées à l’administration
Voie intraveineuse (IV)
- IV directe
- Enfants de moins de 50 kg :
- Concentration maximale : dextrose 25 %.
- Administrer en 1 à 2 minutes, maximum 200 mg/kg/min.
- Préparation suggérée pour du dextrose 25 % [250 mg/ml] :
- 10 ml de dextrose 50 % [500 mg/ml] + 10 ml d’ESI (c.-à-d. un ratio 1:1). Volume final = 20 ml. Concentration finale = 25 % [250 mg/ml].
- Enfants de 50 kg et plus, adultes :
- Concentration maximale : dextrose 50 %.
- Administrer en 1 minute, maximum 200 mg/kg/min.
- Enfants de moins de 50 kg :
- Perfusion IV continue :
- Administrer à l’aide d’une pompe volumétrique.
- Le débit maximal permettant au dextrose administré de ne pas entraîner de la glycosurie est de 0,5 g/kg/h. Un débit plus élevé (ex. : 1 g/kg/h) peut parfois être nécessaire selon les circonstances cliniques.
- L'osmolarité du dextrose 10 % (100 mg/ml) est de 505 mOsm/L, celle du dextrose 25 % (250 mg/ml) est de 1330 mOsm/L, tandis que celle du dextrose 50 % (500 mg/ml) est de 2520 mOsm/L.
- L’osmolarité finale maximale des solutions pour perfusion IV continue est établie à 850 mOsm/L pour la voie périphérique (maximum dextrose 12,5 %).
- L’installation d’une voie centrale (IV ou IO) est à privilégier dès que la situation le permet.
Voie intraosseuse (IO)
- Alternative possible à la voie IV.
Voie sous - cutanée (SC)
- Voie non recommandée.
Voie intramusculaire (IM)
- Voie non recommandée.
Compatibilité
Liste non - exhaustive, consultez le pharmacien de garde de votre établissement de santé.
- Solutés compatibles : ESI.
- Compatibilités en dérivation-Y : variable selon la concentration de dextrose utilisée.
- Incompatibilités en dérivation-Y : variable selon la concentration de dextrose utilisée.
Stabilité
- Conserver à température ambiante (15 à 25 °C).
- Les seringues et les fioles de dextrose à 50 % (500 mg/ml) sont à usage unique et ne contiennent pas d’agent de conservation.
- Jeter toute portion inutilisée.
+ Produits disponibles
- Dextrose 50 % injectable USP, Sol. Inj., 500 mg/ml, seringue (Lifeshield) ou fiole en verre de 50 ml, ICU Medical Canada INC, DIN 00037974
- Dextrose 50 % injectable USP, Sol. Inj., 500 mg/ml, seringue ou fiole en verre de 50 ml, Pfizer Canada ULC, DIN 02468514
- Dextrose 10 % injectable USP, Sol. Inj., 100 mg/ml, dans des sacs en plastique excel de 250 ml, 500 ml ou 1000 ml, B. Braun Medical Inc, DIN 01924427
- Dextrose 10 % injectable USP, Sol. Inj., 100 mg/ml, dans des sacs en plastique flexibles de 500 ml ou 1000 ml, Baxter Corporation, DIN 00060364
- Dextrose 10 % injectable USP, Sol. Inj., 100 mg/ml, dans des sacs en plastique flexibles de 1000 ml, ICU Medical Canada INC, DIN 00037958
+ Quantité requise pour traiter un patient de 70 kg pendant 24 heures
- Au moins 840 g.
+ Références
Engebretsen, Kristin. 2016. “Euglycemic Insulin Therapy.” In Critical Care Toxicology, edited by Jeffrey Brent, Keith Burkhart, Paul Dargan, Benjamin Hatten, Bruno Megarbane, and Robert Palmer, 1–10. Springer International Publishing.
Sivilotti, Marco L. A. 2016. “Flumazenil, Naloxone and the ‘coma Cocktail.’” British Journal of Clinical Pharmacology 81 (3):428–36.
© Centre antipoison du Québec, CIUSSS de la Capitale-Nationale, 2017. Les renseignements contenus dans ce site peuvent être cités, à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est strictement interdite.
ISSN : 2292-230X
Auteurs: Bailey B, Blais R, Dubé PA, Friesen M, Gaudreault P, Gosselin S, Laliberté M, Larocque A, St-Onge M
Réviseurs: Elliott A, Mackenzie C, Murphy N, Letarte A, Pursell R, Thompson M, Yarema M