Vrai mais…

Selon plusieurs études, il semble en effet y avoir un lien entre l’insécurité alimentaire et l’obésité, du moins chez les femmes. L’analyse des données de l’Enquête nationale sur la santé de la population 1998-1999 (ENSP) montre par ailleurs que 15 % des membres des ménages en situation d’insécurité alimentaire étaient obèses, comparativement à 12 % de ceux qui n’étaient pas touchés par l’insécurité alimentaire.

L’explication est plus complexe

ll est paradoxal, en effet, que l’insécurité alimentaire soit associée à l’obésité. Ce lien fait d’ailleurs encore l’objet de nombreuses études. Toutefois, on peut déjà fournir quelques hypothèses pour expliquer ce phénomène.

Ainsi, les personnes en insécurité alimentaire :

  • Ne pourraient s’offrir que des aliments bon marché qui tendent généralement à être plus caloriques et d’une qualité nutritionnelle médiocre (beaucoup de gras et de sucres, mais peu de fruits et de légumes); 
  • Auraient tendance, après des périodes de restrictions qui ont parfois été importantes, à se suralimenter (frénésie alimentaire) lorsqu’elles ont suffisamment d’aliments;
  • En viendrait, à la suite de multiples dérèglements dans les habitudes de consommation), à prendre plus facilement du poids, même sans ingérer plus de calories, parce que leur organisme développerait une efficacité plus grande à utiliser l’énergie absorbée. Si l’énergie est utilisée plus efficacement, cela signifie que les personnes pourraient faire la même activité avec moins d’énergie. Donc, en consommant la même quantité d’énergie, si cette quantité dépasse les besoins, le corps stocke l’excédent sous forme de graisse ! 

Une autre explication physiologique mise de l’avant se rapporte au cortisol, une hormone sécrétée en réaction au stress. D’une part, les tissus adipeux sont très sensibles au cortisol, et d’autre part, les personnes en insécurité alimentaire vivent un stress chronique. Ainsi, plus le niveau de stress augmente, plus l’organisme libère au cortisol, et plus il y a des tissus adipeux qui se déposent au niveau de l’abdomen.