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Vigie des surdoses 

La direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale effectue une vigie des surdoses en compilant des signalements provenant de différents partenaires concernant des surdoses mortelles et non mortelles liées à l’usage de substances psychoactives illicites (drogues) depuis l’été 2017. 

Le nombre de signalements de surdoses mortelles des 12 derniers mois doit être interprété avec prudence puisque plusieurs enquêtes sont en cours et que la surdose pourrait ne pas être retenue comme cause de décès. Tel qu’illustré dans la figure 2, environ 33% des signalements reçus pour 2022-2023 sont encore en enquête.

Figure 1 : Nombre de signalements de surdoses mortelles pour la région de la Capitale-Nationale, 
2017-2023

Source : Signalement des surdoses de substances psychoactives, Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale, extraction des données le 27 mai 2024.

Voici les principales substances impliquées lors de surdoses mortelles, pour l’année 2023 (données provisoires) – figure 2 :

  • 29% des surdoses impliquaient des opioïdes (exemple : hydromorphone, fentanyl, méthadone).
  • Le fentanyl a été détecté dans 4 décès (11% des décès) à ce jour selon les rapports reçus, ce qui est similaire à ce qui a été observé dans les dernières années.
  • 20% impliquaient de la cocaïne et 20% des amphétamines/méthamphétamines.
  • Aucun nitazène (opioïdes synthétiques très puissants) n’a été détecté lors de surdoses mortelles en 2023 dans la région. De 2020 à 2022, un décès par année a impliqué un nitazène (isotonitazène ou protonitazène). De nombreux autres nitazènes font leur apparition sur le marché illicite, mais ils ne sont pas encore tous détectables lors des analyses toxicologiques. Leur présence est donc probablement sous-estimée.
  • Parmi les opioïdes rapportés dans les surdoses mortelles, on retrouve souvent l’hydromorphone (Dilaudid©) : il faut savoir que les comprimés contrefaits de Dilaudid© de la rue sont fréquents et peuvent contenir d’autres opioïdes plus puissants ou d’autres catégories de substances. Il nous est impossible de départir quels comprimés sont contrefaits sans analyses en laboratoire.

Figure 2 : Répartition des substances impliquées dans les surdoses mortelles pour la région de la Capitale-Nationale, 2019-2023 

   

Source : Signalement des surdoses de substances psychoactives, Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale, extraction des données le 27 mai 2024.

Les signalements de surdoses non mortelles sont faits de manière volontaire par différents partenaires locaux (organismes communautaires, services de police, services ambulanciers, professionnels de la santé) : ces données nous permettent de déceler des tendances, mais elles ne représentent pas un portrait exact de la situation.  

Faits saillants des dernières années dans notre région  

  • Fin 2020 : 
    • Premières détections d’isotonitazène, un nitazène contaminant d’autres opioïdes. Cet analogue du fentanyl est de puissance similaire au Fentanyl. Publication d’un premier INFO Surdose pour notre région. 
    • Augmentation des signalements de surdoses impliquant de l’étizolam, une benzodiazépine (dépresseur) illicite. 
  • 2021 : augmentation de la détection de différents nitazènes (protonitazène, metonitazène, etc.) contaminants d’autres opioïdes 
  • Mi-2021 : hausse marquée d’intoxication et de surdoses déclarées au GHB. Cette substance peut être consommée volontairement de manière récréative ou involontairement lorsqu’à l’insu de la victime. 
  • Février 2024 : 
    • Premières détections du Protonitazépyne, un nitazène environ 25 fois plus puissant que le fentanyl. 
    • Détection d’une substance vendue comme de l’héroïne, mais contenant plutôt du fentanyl, du parafluorofentanyl et du medetomidine. Publication d’un premier INFO SPA à cet effet.