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31 mars 2021

Québec, 31 mars 2021 – Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale et la Coopérative de solidarité SABSA (SABSA) sont heureux d’annoncer que le site permettant la consommation supervisée l’Interzone ouvre aujourd’hui ses portes au 60, rue Saint-Vallier Est, dans les locaux auparavant occupés par SABSA. Il s’agit de l'aboutissement de plusieurs années de démarches et d'un important travail de collaboration pour réduire les méfaits liés à la consommation de drogue et ainsi reconnaître la nécessité de voir s’établir de tels services dans la Ville de Québec. 

Les services offerts à l’Interzone sont complémentaires des services actuels destinés aux personnes utilisatrices de drogues par injection et par inhalation (UDII) et permettent une approche adaptée aux besoins de ces personnes qui sont souvent marginalisées et qui trouvent difficilement leur place dans le réseau de la santé. L’Interzone offre un espace sécuritaire et supervisé avec la présence d’infirmières, d’intervenants et de pairs aidants en tout temps. Par ailleurs, un tel projet vise également à sécuriser les espaces publics et à améliorer la qualité de vie de tous les citoyens de la communauté dans laquelle il s’implante. 

L’interzone amorcera ses activités en tant que site de besoins urgents en santé publique (SBUSP) en vertu de l'exemption de catégorie provinciale pour les SBUSPs au Québec, délivrée par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), jusqu’à l’obtention d’une exemption de Santé Canada. Les services offerts demeurent les mêmes, peu importe la provenance de l’exemption.

Le nom L'Interzone a été proposé par les membres de l'Association pour la défense des droits et l’inclusion des personnes qui consomment des drogues du Québec (ADDICQ). Ce choix convenait très bien aux promoteurs du projet, pour qui l'implication et l'adhésion des personnes UDII sont essentielles à la mise sur pied et à la réussite du projet.

L'Interzone fait référence à un espace protégé dans la ville, où les personnes UDII pourront se poser, se réfugier quelques instants, sans être jugées et en toute sécurité.

Citations 

Claudine Lemay, directrice adjointe à la Direction des programmes santé mentale et dépendances, CIUSSS de la Capitale-Nationale 

Je suis très fière du travail accompli par les équipes du CIUSSS de la Capitale-Nationale au cours des dernières années afin de rendre possible l’accès à des services permettant la consommation supervisée à Québec. Il faut également souligner et reconnaître la grande persévérance du milieu communautaire, pionnier dans l’implantation de tels services. Nous amorçons aujourd’hui une nouvelle étape qui nous permettra de bâtir une relation de confiance avec les usagers et avec la population, forts d’une précieuse collaboration avec l’équipe de SABSA, et de l’appui que nous avons de la Ville de Québec, du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) et de plusieurs autres partenaires et organismes communautaires de la région.

Amélie Bédard, directrice générale de la Coopération de solidarité SABSA 

L’Interzone deviendra un maillon important de notre filet social pour assurer la sécurité des gens les plus vulnérables de la région et également les citoyens de la Ville de Québec. Notre approche humaine a toujours été celle de préconiser la sensibilisation et l’accompagnement pour réduire le risque qu’une personne se porte préjudice ou à d’autres. Notre équipe d’infirmières, d’intervenants et de pairs aidants permettra d’offrir un soutien concret et accessible.

Rappelons quelques bénéfices importants liés à l’arrivée des services permettant la consommation supervisée :

  • Diminution des décès par surdoses (gestion des surdoses) ;
  • Diminution des risques à la santé liés à l’injection (diminution du partage de matériel d’injection, d’injection dans un endroit non stérile), c’est-à-dire, des comportements ayant comme conséquences la transmission du VHC et VIH ;
  • Cible les consommateurs les plus vulnérables;
  • Facilite l’accès aux services de traitement de la dépendance et autres services de santé ;
  • Pas d’augmentation de la violence et des altercations ;
  • Diminution des seringues à la traîne.

Une démarche de santé collective  

L’approche en réduction des méfaits repose sur la diminution des conséquences négatives liées à l’usage des drogues plutôt que l’élimination du comportement d’usage lui-même. L’objectif est de minimiser les conséquences de la consommation de drogues sur le plan individuel et collectif, plutôt que de miser sur l’élimination du comportement en soi (INSPQ, 2012). Spécifiquement, les activités associées misent sur la prévention des risques d’infections et de surdoses. Par exemple, des activités de proximité afin de rendre accessible dans les milieux de vie des consommateurs de drogue du matériel stérile de consommation, la distribution de condoms, la récupération d’aiguilles et seringues souillées, la redistribution de la naloxone, les sites permettant la consommation supervisée, etc.

À propos du CIUSSS de la Capitale-Nationale 

Chef de file en santé, le CIUSSS de la Capitale-Nationale offre des soins et des services sociaux à plus de 748 000 personnes de Québec, de Portneuf et de Charlevoix. Tout en étant la porte d’entrée du réseau, il offre des services généraux et spécialisés, notamment en santé mentale et dépendance, en réadaptation, en protection de la jeunesse et en santé publique. Doté d’une mission universitaire et de quatre centres de recherche, il joue un rôle majeur dans l’avancement des connaissances et de l’innovation en santé.

À propos de la Coopérative SABSA 

Une clinique communautaire de soins de santé de première ligne qui favorise l’accès au système de santé aux gens les plus vulnérables. Guidés par une philosophie à la fois humaniste et pragmatique, les soins infirmiers de SABSA favorisent la promotion de la santé, la prévention de la maladie et contribue à améliorer la qualité de vie des patients. 

Consulter le communiqué