FacebookTwitter
15 juin 2016

Québec et Lévis, le 14 juin 2016 –Dans le cadre de leur 13e Bilan annuel, les directrices et les directeurs de la protection de la jeunesse, aussi directeurs provinciaux (DPJ-DP) souhaitent sensibiliser la population aux mauvais traitements psychologiques. Introduits en 2006, lors de la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, comme motifs pouvant compromettre la sécurité et le développement des enfants, les mauvais traitements psychologiques sont un mal silencieux dont on parle encore trop peu. C'est pourquoi les DPJ-DP prennent la parole pour expliquer et témoigner des impacts dévastateurs que les mauvais traitements psychologiques peuvent causer chez les enfants.

Les mauvais traitements psychologiques peuvent prendre différentes formes comme celle qui vise directement les enfants qui subissent alors de l'indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, des menaces ou de l'exploitation. D'autres enfants sont touchés plus indirectement par exemple, lors d'un conflit sévère de séparation des parents ou lorsqu'ils sont témoins de violence conjugale. Les mauvais traitements psychologiques se manifestent dans les familles, sans égard aux classes sociales, à la scolarisation, ou aux types de familles. L'enfant victime de mauvais traitements perçoit qu'il est mauvais, ne vaut rien, n'est pas aimé, n'est pas désiré, qu'il peut être en danger, en plus de se croire la cause de tous les problèmes de sa famille.

La multitude de recherches et d'études faites sur le sujet ne laisse plus de doute. Cette problématique est une forme répandue de maltraitance envers les enfants et fait d'importants ravages chez ceux qui en sont victimes. Les mauvais traitements psychologiques ont des répercussions sur le plan affectif, social, cognitif et physique des enfants. Certains présenteront de l'anxiété, des symptômes dépressifs importants, des troubles d'attention, des difficultés scolaires ou des troubles de comportements sérieux. Des exemples sont présentés dans une vidéo dévoilée par les DPJ-DP, dans le cadre de leur bilan annuel.

En 2015-2016, ce sont 87 800 situations d'enfants qui ont été signalés aux DPJ-DP du Québec. C'est en moyenne 240 signalements par jour, soit une augmentation de 1,1 %.

911 signalements retenus, 15,7 % des signalements portaient sur des situations de mauvais traitements psychologiques (5 492 signalements). Il s'agit d'une hausse constante depuis 2008, soit de 3 %.

Portrait régional

Pour l'année 2015-2016, 9 525 signalements ont été traités dans la Capitale-Nationale, soit 2,1 % de plus que l'an dernier, et de ces signalements, 3 464 ont été retenus pour évaluation. Les signalements pour mauvais traitements psychologiques ont représenté 16,4 % des signalements totaux retenus, c'est-à-dire 568 signalements.

Du côté de la Chaudière-Appalaches, le nombre de signalements traités en 2015-2016 se situe à 4 282, ce qui est stable par rapport à l'année précédente. De ces signalements traités, 1 973 ont été retenus pour évaluation plus approfondie. Les signalements pour mauvais traitements psychologiques ont représenté 11,2 % des signalements totaux retenus, soit 220 signalements. Des chiffres détaillés pour chaque région sont joints en annexe.

Chaque parole et chaque geste peuvent laisser chez l'enfant une blessure, une empreinte, comme les traces laissées sur une feuille qu'on froisse. Notre responsabilité est d'agir ensemble pour la garder intacte, afin que chaque enfant puisse y dessiner une image de lui-même tout en couleurs et en lumières, une image qui lui permettra de garder espoir et de marcher la tête haute vers l'avenir.