Dans cette section, vous retrouverez les fondements conceptuels de la collaboration interprofessionnelle (CIP) utilisés par le RCPI.

La CIP fait partie de notre quotidien lorsque l’on travaille dans le réseau de la santé et des services sociaux et ce, peu importe notre fonction ou notre milieu de pratique.

Elle permet de mieux répondre aux besoins de la population, d’intervenir efficacement face aux situations cliniques complexes, tout en ayant une influence positive sur la rétention et le bien-être du personnel. Les pratiques de CIP sont encouragées par les organismes d’agrément, les ordres professionnels et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Définition de la CIP

Lorsque l’on aborde le concept de CIP, il est essentiel de convenir d’une définition commune. Cela est l’occasion de poser les premières assises afin de développer un langage commun. Actuellement, deux définitions de la CIP soutiennent les actions du RCPI, celles D’Amour et d’Oandasan (2005) et du Consortium pancanadien pour l’interprofessionnalisme en santé (CPIS, 2010).

La première définition retenue est celle D’Amour et Oandasan (2005) :

« Processus par lequel des intervenants de différentes disciplines développent des modalités de pratique favorisant une réponse cohérente et intégrée aux besoins de la personne, de ses proches et des Communautés » (D’Amour et Oandasan, 2005)

Par cette définition, il est possible de constater que la CIP va au-delà de la notion de simple collaboration ou du travail d’équipe. Elle souligne également que les modalités de CIP visent avant tout à répondre aux besoins des usagers et à leurs attentes, et ce, de façon cohérente et intégrée.

La deuxième définition retenue est celle du consortium pancanadien en matière d’interprofessionnalisme en santé (CPIS) :

« La CIP représente le processus d'établissement et de maintien de relations de travail interprofessionnelles avec des apprenants et des [intervenants, des usagers et leurs proches et la collectivité qui permettent l'atteinte de résultats optimaux en matière de santé [et de services sociaux] ». (CPIS, 2010, p.8) 

La définition du CPIS (2010) met l'accent sur les relations de travail entre les partenaires qui peuvent être divers et pas seulement à l'interne.  Elle vient aussi positionner l'implication de l'usager et des proches comme partenaires.

Pourquoi collaborer ?

La CIP apporte plusieurs bénéfices, tant aux usagers et à leurs proches, qu’aux intervenants et aux organisations. ​

En voici quelques exemples :

(Couturier et al., 2018 ; Careau et al. , 2018 ; Careau, 2017; OIIQ et CQMF, 2015 ; Archer et al. 2012, OMS, 2010, Zwarenstein et al. 2009 ; Barrett et al. 2007; Oandasan et al. 2006.)

Pour les usagers et leurs proches, la collaboration interprofessionnelle ​:

  • Favorise leur santé et leur bien-être​.
  • Augmente leur satisfaction à l’égard des services ainsi que leur qualité de vie, notamment par une meilleure réponse à leurs besoins​.
  • Et enfin, de meilleurs résultats sont observés en lien avec l’adhésion aux soins et services.​

Pour les intervenants, la CIP ​:

  • Permet d’avoir recours à une complémentarité d’expertise et favorise le développement des compétences.
  • Elle favorise également une utilisation plus optimale du champ d’exercice.
  • Contribue à une plus grande satisfaction professionnelle. ​
  • Ainsi qu’à la diminution du stress et du risque d’épuisement professionnel​.

Pour les organisations :

  • Les soins et services sont offerts avec plus d’efficience et d’efficacité et sont également mieux coordonnés.​
  • La qualité et la sécurité des soins et services s’en trouvent également améliorée. ​
  • Finalement, la CIP favorise l’amélioration de l’expérience des usagers et des intervenants ainsi que l’amélioration de la santé de la population. Elle amène par le fait même une réduction des coûts. ​

Donc ultimement, tout le monde y gagne !