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27 avril 2017

Récemment, la Direction de santé publique du Centre intégré universitaire (CIUSSS) de la Capitale-Nationale a été interpellée par des intervenants du milieu communautaire de même que du réseau scolaire au sujet de la série télévisée 13 raisons, disponible sur Netflix.

Inspirée du livre à succès de Jay Asher, la série télévisée 13 raisons raconte l’histoire d’une adolescente, qui, après son suicide, laisse derrière elle treize cassettes audio destinées aux individus qu’elle estime être responsables de son geste. La série aborde également les thématiques de l’intimidation, de l’agression sexuelle, des relations amoureuses et des réseaux sociaux.

La présence d’une scène explicite de suicide de même que la suggestion que plusieurs raisons peuvent être considérées valables pour se suicider sont préoccupantes du point de vue de la prévention du suicide. Malgré le fait que la série soit une fiction, le risque d’identification au personnage est bien réel. Il est connu que certains groupes de la population, notamment les jeunes, peuvent être particulièrement vulnérables et adopter des comportements suicidaires par imitation (Organisation mondiale de la Santé, 2008).

L’importante attention médiatique portée à la série de même que l’engouement que celle-ci suscite chez les adolescents permettent de croire que des intervenants pourraient devoir intervenir auprès de jeunes affectés par son contenu. Bien que les jeunes puissent visionner la série 13 raisons sur leur temps personnel, en dehors du contexte scolaire, d’une maison de jeune ou d’un autre milieu de vie, nous sommes d’avis que les intervenants doivent faire preuve de vigilance, notamment en étant attentifs aux discussions que pourront avoir les jeunes sur cette série.

Le suicide demeure un sujet délicat qui doit être abordé avec précaution, et ce, afin de diminuer le plus possible les risques d’effets non désirés. Ainsi, si ce sujet est abordé par des jeunes, il est recommandé de :

  • Vérifier si cela traduit une demande d’aide, pour soi ou pour quelqu’un d’autre.
  • Éviter de minimiser les réalités douloureuses de la vie ou de condamner les pensées ou les comportements suicidaires.
  • Promouvoir des attitudes positives de résolution de problème.
  • Expliquer que le suicide est souvent relié à un trouble mental (dont la dépression) et qu’il est possible de traiter les troubles mentaux.
  • S’assurer que les jeunes ne perçoivent pas le suicide comme un geste romantique, héroïque ou inévitable; leur montrer qu’il existe de meilleures options.
  • Éviter d’accroître les connaissances en matière de méthodes pour s’enlever la vie et du niveau de létalité de celles-ci.
  • Éviter de partager ses opinions personnelles sur le sujet.
  • Éviter de porter un jugement sur un geste suicidaire, par exemple, en le qualifiant de lâche ou, à l’inverse, de courageux.
  • Rappeler qu’il existe des ressources dans la communauté pour soutenir les jeunes, comme les intervenants scolaires ou communautaires, les centres locaux de services communautaires (CLSC), les centres de prévention du suicide (voir les coordonnées ci-dessous).
  • Faire connaître la ligne provinciale d’intervention téléphonique en prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553) qui est accessible 24 h/24, 7 j/7.

Enfin, nous insistons sur le fait que les intervenants des centres de prévention du suicide de la région de la Capitale-Nationale sont disponibles pour soutenir la population et les intervenants :

Centre de prévention du suicide de Charlevoix

La Malbaie : 418 665-0096

Baie-Saint-Paul : 418 435-2212 

Centre de prévention du suicide de Québec

1 866 APPELLE (277-3553)

L’Arc-en-ciel – Centre de prévention du suicide de Portneuf

418 285-DAVE (3283)