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La fixation des prestations d’aide sociale à un seuil minimal, dans le but d’inciter les prestataires à chercher du travail, peut avoir un effet persuasif en autant que le montant reçu permette de combler ses besoins de base. Mais des prestations trop minimales, comme c’est le cas actuellement, ont surtout l’effet de maintenir les personnes en situation d’extrême pauvreté. Plus souvent qu’autrement, le temps passé chaque jour à garantir sa sécurité alimentaire, et celle de ses enfants le cas échéant, empêche d’entreprendre des démarches pour trouver un emploi. La dépression, l’exclusion sociale ou simplement la perte d’estime de soi, qui résultent d’une situation de pauvreté, ne facilitent pas non plus la recherche d’emploi.

Une personne ne peut commencer à chercher un emploi que lorsqu’elle a satisfait ses besoins fondamentaux (alimentation, logement, santé) et rempli ses obligations familiales.

Il convient de souligner que même les prestataires classés dans le catégorie avec contrainte sévère à l’emploi (ex. maladie mentale ou physique, handicap, etc.) sont eux aussi largement en dessous du seuil de faible revenu (SFR) : ainsi, le revenu d’aide sociale d’un tel prestataire est-il de 10 225 $par année alors que le SFR avant impôt était, en 2006, de 21 202 $ pour une personne seule habitant une région comme celle de la Capitale-Nationale. Or, ces prestataires sont considérés par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, dans une situation telle qu’il leur est impossible de travailler pour subvenir à leurs besoins.